Emma, une Marilyn sanglante et riante
Extrait de So Sade de David Noir - Disponible en VOD sur Vimeo
Emma riait sans qu’on puisse deviner de quoi. Sa bouche formait des mots mais leurs sonorités étaient absorbées dans la masse, la masse pulpeuse de son visage bien nourri, pareil au masque satisfait d’un Gille de Binche. Aucune n’était clairement audible. Je suppose qu’elle continuait à énoncer des sentences comme elle le faisait toujours. Ça la faisait rire. Elle en riait toute seule, malgré son cocard. D’un mois sur l’autre, le visage d’Emma présentait toujours un nouveau cocard, une nouvelle ecchymose quelque part à la bouche, autour de l’œil ou au nez. Ça ne l’empêchait pas de sourire, ni même de rire à gorge déployée. Peut-être même que d’une certaine façon, ça l’y aidait. De toute façon, nous n’y pensions jamais. Ça aussi, nous nous y étions habitués.
Ecouter Emma dans l'Audio du village - Scrap ne se réduit pas à une performance. C'est aussi une forme de roman virtuel se développant en ligne sous formes de sons, pensée et itinéraires bis apparaissants ici ou là au fil de ces pages et d'autres sites avoisinants.
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